Serge BRINDEAU
Serge Brindeau (1925-1997) est né au Mans, ville qui, le samedi 8 décembre 2007, a donné son nom à une rue – ce qui fut le cas aussi pour trois autres poètes manceaux : Dagadès, Moreau du Mans, Joël Sadeler. Serge Brindeau a partagé sa vie entre l’enseignement de la philosophie (au lycée Albert-Schweitzerdu Raincy) et la poésie ; il a collaboré à de nombreuses revues, dont la première série des Hommes sans Epaules (qui édita sa plaquette Mentions marginales, en 1954), mais aussi Iô, et bien sûr, Le Pont de l’Épée.
Poète et critique de premier plan, mais aussi conférencier, Serge Brindeau voulait « vivre avec les hommes de son temps », se reconnaître en « un regard qui passe. Marcher dans les couloirs. Monter, descendre. Poursuivre dans la rue ses chemins d’encre, d’eau noircie. » C’est ce qui explique notamment son amitié et son combat pour la Poésie pour vivre, aux côtés de Jean Breton, avec qui, en 1964, il écrivit la fameux, Poésie pour vivre, le manifeste de l'homme ordinaire (La Table Ronde. Réédition le cherche midi éditeur, 1982).
Dès 1969, il fait partie du comité de rédaction de la revue Poésie 1. En 1973, aux éditions Saint-Germain-des-Prés, paraît La Poésie contemporaine de langue française depuis 1945, un panorama de mille pages, devenu depuis une référence incontournable sur le sujet. Sa création poétique ? Un jeu d’amour avec les mots pour être soi en dépit des conflits : « Nous ne pouvons dire ce qu’est la poésie, ni ce qu’elle fut, encore bien moins ce qu’elle sera. Mais vivre en poésie, nous le pouvons. Je le crois. » Lire Un poème vient au monde, ne revient pas à lire les « fonds de tiroir » du poète, mais l’un de ses plus beaux recueils, au lyrisme épuré et lapidaire : Depuis qu’on a blanchi les murs – La solitude écarte ses rideaux.
A lire : L'Ordre des Mots (Millas Martin, 1954), Mentions marginales (Les Hommes sans épaules, 1954), Soleils en Biais (Chambelland, 1962), Patrice Cauda, essai, (Le Pont de l'Epée n°35/36, 1967), Poèmes pour quelque temps (Millas Martin, 1968), Où va le jour (Chambelland, 1968), La Poésie contemporaine de langue française depuis 1945 (éditions Saint-Germain-des-Prés, 1973), Une pierre traversée par le gouffre (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1974), Quand nous parlons à peine (Éditions des Prouvaires, 1979), Rivière de tout bois, poésie 1953-1985, (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1985), Le Toit résiste (L'Harmattan, 1995), Empreintes d'un Parcours (Les Amis de la Poésie, 1997), Un poème vient au monde (éd. Librairie-Galerie Racine, 2007).
Christophe DAUPHIN
(Revue Les Hommes sans Epaules).
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
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Numéro spécial LES HOMMES SANS EPAULES 1ère série, 1953-1956 n° 3 | Dossier : JOYCE MANSOUR, tubéreuse enfant du conte oriental n° 19 |